top of page

ZOOM sur... Le vol chez les Chauves-souris

Uniques mammifères pratiquant le vol actif, les Chiroptères ont développé une anatomie, une morphologie et des techniques de vol particulières.

L’anatomie

A l’inverse des oiseaux, les ailes des Chauves-souris ne sont pas constituées par le bras mais par la main. Celle-ci présente une hypertrophie des phalanges. Le pouce présente lui une taille raisonnable. Entre chaque doigt est insérée une membrane de peau appelée le patagium. Il est constitué de 4 parties. Le protopatagium correspond à la zone reliant le cou au pouce. La partie de la membrane reliant chaque doigt est appelé le dactylopatagium. La zone liant le 5ème doigt à la cheville ou au pied est nommée le plagiopatagium. Enfin, l’uropatagium constitue le lien membraneux entre les deux pattes arrières et la queue. L’ouverture de l’aile est possible grâce à la présence d’un muscle (le supra-spinatus) au niveau de l’épaule. Lorsque la Chauve-souris contracte ce muscle l’aile va automatiquement s’ouvrir. Le squelette des Chiroptères est adapté à la fonction de vol avec notamment un « sternum et ceinture scapulaire puissants, omoplate développée et en position très dorsale, bassin petit ».

Le principe physique du vol

Pour que les Chauves-souris puissent s’élever dans les aires, il faut que le mouvement de leurs ailes permette la création d’un flux d’air au dessus de l’aile plus rapide et puissant que celui en dessous de l’aile. De cette façon, cela va créer une différence de pression incitant un mouvement d’élévation vers le haut.

Le fonctionnement du vol chez les Chauves-souris

Lorsque le supra-spinatus est contracté il enclenche l’ensemble des autres muscles de la main qui vont mouvoir les doigts est permettre diverses orientations de l’aile lors du battement. Les quelques 8 à 15 battements d’ailes par seconde permettent aux Chiroptères de s’élever. Pour créer un mouvement vers l’avant, un mouvement d’avant en arrière est mis en place : il est engendré par la membrane « entre le cinquième doigt et la pointe de l’aile ». La propulsion est possible par le mouvement en huit effectué lors de chaque battement. Pour freiner, les chauves-souris vont soit ralentir la rapidité de battement soit utiliser leur uropatagium comme « aérofrein » en le déployant.


Les différences morphologiques liées au vol


Les espèces vont présenter une morphologie particulière leur permettant d’avoir un vol adapté à leur écosystème notamment. L’exemple est typiquement observé chez les espèces de haut vol telles que la Noctule commune (Nyctalus noctula). Cette espèce présente des ailes élancées permettant de fortes accélérations. A l’inverse, le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) présente des ailes plus larges permettant les brusques changements de directions favorables à des acrobaties en milieux parfois encombrés.

Grande Noctule (à gauche) et Grand Rhinolophe (à droite)

Sources photgraphiques :

http://candy199.skyrock.com/2639073874-Le-Noctule-Commune.html

https://viagallica.com/a/grand_rhinolophe.htm

Les avantages du vol

La capacité de vol présente pour les espèces de Chiroptères des avantages certains. D’une part, cela permet l’exploitation d’une niche alimentaire non exploitée par les espèces terrestres. De plus, celle-ci permet le franchissement d’obstacles géographiques. Ensuite, elle offre un accès à des gites parfois bien cachés et libres car peu connus et/ou inaccessibles. Enfin, le vol permet une accessibilité rapide à des sites parfois distants lorsque les conditions alimentaires sont défavorables par exemple.

Les falaises peuvent constituer des gîtes très propices pour les Chiroptères.

Sources photographiques :

https://atlascs.faunerhonealpes.org/monographies/serotines/serotine-commune/

Pour en savoir plus :

ARTHUR L., LEMAIRE M., 2015, Les Chauves-souris de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Biotope, Mèze (Collection Parthénope), Muséum national d'Histoire Naturelle, Parie, 2e ed., 544 p.

RUYS T., BERNARD Y., (coords.), 2014, Atlas des Mammifères sauvages d'Aquitaine - Tome 4 - Les Chiroptères, Cistde Nature et LPO Aquitaine, Edition C. Nature, 256p.


bottom of page